Superphénix- peinture numérique 2014
En personnage complexe, Christophe Lambert déplace son élégance nonchalante au gré de diverses aventures et expérimentations. Sa douceur apparente abrite une mécanique bien huilée, toujours prompte à créer et produire avec plus d’efficacité. Mais qui est donc Christophe Lambert ? L’artiste plasticien, ex architecte, le meneur de revue, Christophe Lambert le vrai ?! (Surtout pas le Greystock sur le déclin, insuffisamment cérébré, n’allez pas confondre)…
Ses sources d’inspirations puisent dans l’art baroque vénitien, la renaissance 18ème, les profondeurs insondables de la galaxie, les mythologies de toutes sortes, autant grecques, latines qu’égyptiennes, savamment matinées de pop culture s et d’une pointe High-tech. N’hésitant pas à se mettre en scène, avec un engagement et un humour truculent, l’artiste nous livre son œuvre sous forme d’épopée cinématographique. Chaque épisode explore un thème à travers des media éclectiques ; de ceux qui renouent avec la tradition d’artisan d’art, comme avec les outils les plus contemporains, intégrant préparation préalable à l’ipad et collage numérique.
Le pixel rejoint le geste du graveur, comme la sophistication ornementale côtoie le trivial le plus décomplexé rendant peu aisé la capture de l’essence lamberienne…
Superphénix et sa fille- 2014 -Christophe Lambert
D’une culture classique où il hantait les galeries du Louvre, on retrouve l’héritage d’un dessin finement ciselé. Celui ci s’exalte particulièrement à travers le romantique de ses «Saints Suaires », nés d’une rupture amoureuse qui l’a conduit à rechercher les ultimes traces de l’être aimé, sur une étoffe ayant enveloppé son corps…
Il a sublimé la douleur et le manque en fresques minutieuses. Le trait empruntant à la gravure gothique grimpe sur des gants de peau ou le long d’une nuisette de coton vintage. Le rendu délicat évoque également l’art plus rock’n’roll roll du tatouage, car ses sujets se ponctuent malicieusement de références pop culture.
L’artiste nous livre ainsi un pan de son histoire et de ses éternelles préoccupations sur le sentiment amoureux. Ce dernier le hante autant qu’il l’angoisse et un cynisme désabusé n’est jamais loin alors de la quête d’un idéal se situant dans d’autres sphères.
Christophe Lambert aime à recréer un monde onirique, terre de ses fantasmes combinatoires. A travers la Nébuleuse de la Lyre, il se fait archéologue d’un mythe réapproprié et tous les media concourent à l’avènement de cette lande utopique : de la rédaction du synopsis, à l’élaboration de précieux « livres/objets », en passant par la bande annonce d’un film hypothétique, comme la création de tableaux lumineux qui reconstituent une voie lactée, richement encadrée. Il répertorie ainsi une collection Lambardi fictive, usant pêle-mêle de tous les outils narratifs.
Oeuvres gants issus de la série « Les saints Suaires »
Oeuvre extraite de la collection Lambardi
Ses référents paient également un tribut à la Grèce antique par un jeu de collages numériques complexes, dupliquant sa statuaire à loisir. Un glissement temporel qui conduit à la froide réalité économique contemporaine, s’y trouve couplé… et que dire de sa réduction littéraire du thème au fameux sandwich du même nom…
Un mouvement de balancier s’opère le plus souvent : une envolée lyrique en hommage aux trésors d’une culture passée se trouve rapidement rattrapé par une irrépréhensible ironie. Ce second degré iconoclaste nous ramène à des réflexions sociétales et politiques actuelles, en juste réappropriation d’un sujet classique et pose la mise à distance.
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- Superphénix-2014
Pour Mutation Obligatoire, Les cendres du Superphénix, déjà évoqué dans ses turpitudes précédentes, sont ravivées : « cette petite flamme qu’on tient en soi et qui luit dans l’iris. Celle qui rallume un monde éteint, celle au départ d’un nouveau brasier. Nous avons tous la possibilité de renaître de nos cendres tel le Superphénix » constituera donc son leitmotiv.
Christophe Lambert s’incarne en Capitaine White, une hybridation entre lui même, Capitaine Flam et le Michael Jackson de l’album emblématique Thriller. Il choisit cette évocation en figure illustrative de l’exploration mutante sur la personne propre. Gorgé d’un référentiel multiple, il fend la galaxie en une quête improbable où il se fait chercheur moléculaire d’un élixir de vie et tente d’apprivoiser ces forces qui nous dépassent.
Ses manipulations laborantines abordent la notion d’énergie, tant dans sa dimension régénératrice et envoûtante que comme force obscure transcendantale. Les débordements nucléaires et autres dérives de la manipulation énergétique se trouvent mis sous les projecteurs.
Pour l’exposition Mutation Obligatoire l’artiste présente ses dernières œuvres. On pourra découvrir une série de peintures numériques alliant collages 3D et geste pictural. Une projection vidéo, les restes calcinés de l’oiseau et la consultation de son livre/ouvrage déjanté complèteront ce voyage inédit.
Tel le metteur en scène d’un film de science fiction revisitant un passé au goût douteux, et avec l’humour distancié qui est sien, Christophe Lambert nous entraine à travers des expérimentations plastiques résolument contemporaines, pour vivre la mutation comme l’ultime régénération.
Site jubilatoire de l’artiste à parcourir sans modération : brétigny-sur-orge rencontre etudiant
Prochaine exposition : MUTATION OBLIGATOIRE !
VERNISSAGE JEUDI 13 NOVEMBRE 2014 A PARTIR DE 18H00
EXPOSITION DU 13 AU 29 NOVEMBRE 2014
GALERIE AREA, 50 rue d’Hauteville 75010 PARIS -2eme étage fond de cour
Horaire : du mercredi au samedi DE 15H à19H et sur rendez vous tel : (+33) 1 45 23 31 52 Métro : Bonne Nouvelle (Ligne 9 et 8)
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