Rainbow, 2010
Installation,
empreintes
digitales
de
l’artiste,
encre — 350
x
700
cm — édition
de
3
Courtesy Mircea
Cantor,
Yvon
Lambert,
Paris
& Dvir
Gallery,
Tel
Aviv
Mircea Cantor Rainbow, 2011 Panneaux de verre, empreintes digitales de l’artiste, encre de gravure 250 x 500 cm Production – Centre d’art contemporain d’Ivry – le Crédac Courtesy Mircea Cantor
L’Association pour la diffusion internationale de l’Art français (ADIAF) a remis le samedi 22 octobre 2011, le prix Marcel Duchamp 2011 à Mircea Cantor. L’émotion était palpable dans l’assemblée… Ce prix récompense depuis onze ans les artistes de la scène artistique française considérés comme les plus novateurs de leur génération. L’artiste citoyen du monde, né en 1977 en Roumanie qui vit et travaille en France avait déjà été plébiscité en 2004 par le prix de la fondation d’entreprise Paul Ricard.
En juste témoin de notre époque, son œuvre aime à manier le symbole qui peut trouver son incarnation de façon protéiforme, passant par l’installation, la sculpture, la vidéo ou meme l’édition. Il interroge avec délicatesse la pérennité, la filiation, la mémoire et transcende les réalités les plus brutales de nos mondes en mutation en référant à l’enfance de manière poétique et paradoxale.
Dans le cadre de la compétition se déroulant lors de la fiac, l’artiste a présenté une œuvre composée de trois éléments. Avec l’installation/sculpture fishing flies il déploie un filet de pêche retenu par des bambous aux mailles desquels sont accrochés des avions de chasse miniatures qui se parent d’un nouveau signifiant, avec l’apport d’un hameçon de pêche doré. Le jeu faisant cohabiter aérien et marin brouille les repères d’espace et de sens. L’installation est complétée par fishing flies collection, une caisse en bois sous verre, sorte de vitrine qui montre avec préciosité une collection de ces mêmes avions, le doré des hameçon renvoyant a la joaillerie, contraste pour le moins intéressant lorsqu’on sait qu’ils ont été réalisé avec des canettes recyclées… Le symbole du leurre de pêche est très fort, il s’agit bien de la tromperie, d’un appât entrainant la mort dans le cas le plus extrême …
Fishing Fly, 2011 Barils de pétrole, acier inox, plexiglass, pvc 202 x 405 x 340 cm Coproduction Yvon Lambert – le Crédac Courtesy Mircea Cantor et Yvon Lambert, Paris Crédit André Morin- le Crédac.
Comme l’avion de chasse est chargé de l’imagerie de guerre Mircea Cantor l’adoucit de façon ambigüe par l’univers du jeu, de l’enfance, de l’innocence, d’où il est tiré initialement pour lui ; En effet l’artiste a gardé toute sa collection d’images cadeaux reçue dans des paquets de friandises et qui s’avèrent être toutes a l’effigie d’engins de guerre ! L’ajout du leurre critique subtilement la société de consommation, ces manipulations implicites comme les dérives sociétale nourrie dès le plus jeune âge par des symboles inopportuns. Le leurre peut aussi s’entendre sur la vision élargie à la sphère intime, le quotidien ou chacun voit ce qu’il souhaiterait et pas forcement ce qui est… L’artiste n’hésite pas d’ailleurs pour faire écho a la thématique « jeux d’enfant cruel » à utiliser son propre fils.
Vertical attempt vidéo en boucle de 1 seconde
Une œuvre vidéo extrêmement forte Vertical attempt renforce le dispositif et en trouble la lecture. Cette vidéo en boucle de moins d’une seconde montre son jeune garçon assis sur l’évier de la cuisine, essayant de couper un filet d’eau qui s’écoule du robinet avec des ciseaux, pour laisser place au noir. Le noir de l’angoisse que chacun porte en lui. Psychanalytiquement, cette image recèle une force symbolique primordiale. Une des plus forte représentation de la maturité qui se puisse, la coupure d’avec la mère – représentée par l’eau – pour pouvoir advenir… Un geste d’une précocité étonnante.
Les œuvres vidéo de Mircea Cantor sont d’une grande qualité que ça soit par un message essentiel très bref sobrement adressé comme dans « I deceide not to save the world » énoncé encore une fois par son fils avec espièglerie sur le meme format, ou de façon plus onirique et sophistiquée dans sa représentation, comme dans deeparture. Ce film 16 mm silencieux montre un angoissant jeux de traque prédatrice et esquive entre un loup et une biche.
Extrait de la video » Deeparture » 2005
Le tres abouti « Tracking happiness » s’illustre d’une musique de Adrian Gagiu. On y voit sept femmes identiquement vêtues de blanc dans un environnement complètement immaculé. Elles entament une lente chorégraphie et avancent en file indienne pour finir par former une ronde énigmatique. Lorsqu’elles avancent, chacune balaie la trace de pas nu laissée par celle qui la précède sur le sable blanc, en une procession douce et mystique.

Extrait de la video « Tracking happiness » 2009
Ce « ballet » de balayeuses, cette danse sans fin interroge sur la pérennité, la difficulté a transcendé la trivialité d’un quotidien, à laisser son empreinte individuelle dans une société uniformisée, la quête du bonheur et de la sérénité ainsi que ses découragements. L’empreinte est également utilisée dans la sculpture rainbow , puisque c’est une suite d’apposition d’empreintes digitales de l’artiste qui dessine sur des panneaux de verre les 7 lignes colorées d’un arc en ciel… qui s’avèrent être également 7 fils barbelés…
Douceur et violence, poétique et politique cohabitent de nouveau au sein de l’œuvre, tout comme le chiffre 7, chiffre de cycles, du sacré, de l’acceptation.
Seven Future Gifts concrete, iron 7 pieces of variable dimensions views at Mucsarnok Kunsthalle Budapest, sept 2008
Seven futur gifts, est composé de sept éléments en béton de taille différentes représentant des paquets cadeaux vides. Se mêlent inexorablement les couples d’opposé, la rudesse de la matière et de la délicatesse de la forme, le poids du béton et la légèreté absolue du vide, le poids du mercantile qui enserre du vent…
Par ses messages forts, talentueusement délivrés, Mircéa Cantor sublime la dureté contextuelle, la violence au sens large a grand renfort d’espièglerie de poésie. Il se réapproprie le sens de l’objet qu’il transcende également du point de vue formel, n’hésitant pas à mêler l’artisanat et le recyclage. Il offre diffèrent niveaux de lecture ou interprétation, éthique et mystique. Il invite a appréhender le monde autrement pour l’ouvrir sur le champ des possibles, le non figé.
Le CREDAC lui consacre une exposition monographique de sept œuvres au sein de ses nouveaux espaces jusqu’au 18 décembre 2011, en attendant celle du centre Pompidou, à l’automne 2012. Exposition More Cheeks Than Slaps du 16 septembre au 18 décembre à Le CREDAC, Ivry
Exposition au centre Pompidou du 3 octobre 2012 au 7 janvier 2013

Extrait de sa vidéo Sic Transit Gloria Mundi 2012- 4 minutes HD film Sound- Semantron of Putna Monastery
Mircea Cantor est représenté par la brétigny-sur-orge rencontre etudiant, Paris, la annonces adultes sur saint-lô, Tel Aviv, et annonces gay à roanne, Rome) Site de l’artiste :rencontre d un soir sur conflans-sainte-honorine
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