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Pascal avait son gouffre, avec lui se mouvant.
-Hélas ! tout est abîme,- action, désir, rêve
-Parole ! et sur mon poil qui tout droit se relève
Mainte fois de la Peur je sens passer le vent.
 
En haut, en bas, partout, la profondeur, la grève,
Le silence, l’espace affreux  et captivant…
Sur le fond de mes nuits Dieu de son doigt savant
Dessine un cauchemar multiforme et sans trêve.
 
Extrait  «Le gouffre » publié le 1 mars 1862 dans « l’Artiste », Les fleurs du mal. Baudelaire

Les tourments de Pascal Pillard se dessinent au crayon, se soulignent à la pierre noire, à l’encre, à travers tout ce que l’artiste peut expérimenter pour tracer les contours d’une œuvre où le sexe est toujours mêlé d’effroi. L’omniprésence de la conscience de notre mortalité trouve refuge au travers de somptueuses créatures. La femme trône en majesté. Chaque détail de son corps, de son enveloppe comme de son intériorité sont chirurgicalement mis à nu. Une réflexion obsessionnelle sur le corps… corps anatomique, corps de désir autant que somatique, corps hybride qui est disséqué, valorisé puis presque toujours abîmé, de ces aspérités qui en renforcent la beauté et brisent sa douceur nacrée. La femme, objet des désirs les plus ardents, prend tour à tour des aspects maléfiques et sacrifiés, subit des mutations où la nature et les membres s’enchevêtrent en volutes tortueuses. Artiste du fantasme, disséquant l’âme et la corporéité, Pillard met en avant l’importance de la vie onirique sur la psyché. Il s’emploie avec une infinie minutie à décrypter les secrets anatomiques de ce corps qui nous échappe, nous émeut, nous apporte souffrance et volupté avant d’être condamné à la plus triviale décrépitude, la plus totale décomposition. Il dévoile l’inconcevable viande humaine.

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Pour saisir la genèse de ce champs lexical en constante hésitation entre pulsions de vie et de mort, il faut peut être remonter à l’age de ses cinq ans, lorsqu’il fit la découverte de planches d’anatomie posées sur une pile de Play Boy. De ce choc visuel découlera une obsession : ce qui aurait du rester caché sous les couches épidermiques, le corps chirurgical, s’est soudain trouvé dévoilé dans toute sa violence et son érotisme. Jacques Lacan affirme que l’intérieur du corps est insupportable, impensable à la psyché. C’est peut être une forme d’exorcisme de cette angoisse primale qui donne ses raisons à l’œuvre de Pascal Pillard. Empruntant à l’anatomie et aux sciences naturelles, Pillard alterne entre une méticulosité laborieuse et la spontanéité du lâcher prise, oscillant entre la profusion du détail et le dépouillement élégant de l’estampe japonaise. En chercheur passionné Pillard expérimente, se sert du chaos pour sublimer la pulsion. La maladie, l’immobilité, les ratés alimentent ses avancées plastiques qui voient les encres, la bétadine, le vernis, la peinture et l’alcool cohabiter sur la toile en d’heureux élixirs.

Dans ses séries Soul Skin  ou Les Grandes Ames sont toujours inquiètes, l’artiste nous donne à voir d’étranges créatures hybrides, comme rongées par un sombre acide. Dans un mélange expérimental de colle, d’encre d’imprimerie et de vernis appliqués par couches successives, Pillard construit les corps disloqués et lascifs de ses sujets jusqu’à en faire émaner les contours d’une silhouette quasi photographique. Charnellement il construit sa créature, lui donne vie avec une minutie de dentellière dans un processus qui la déconstruit simultanément en une ultime pornographie poétique et morbide. Sa série actuelle, Histrionisme, joue quant à elle sur une notion plus psychologique et perceptive. L’histrionisme, autre nom donné en psychiatrie à l’hystérie, se caractérise par une recherche constante d’attention excessive. Pillard traduit plastiquement ce trouble affectif par un clivage de médium, transférant une partie de ses photographies sur papier et laissant libre cours à sa main pour parcourir, transformer et « abimer » sa muse.

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L’artiste avait originellement cédé à l’exercice de l’autoportrait, qui servait de départ à toute sa foisonnante fantasmagorie. Comme une irruption jaillie de ce crane, tout un monde surréaliste livrait sous sa forme la plus directe l’incarnation de ses méandres intérieurs. L’émetteur a ensuite disparu pour laisser le devant de la scène au seul sujet des obsessions de son auteur. Son travail, s’il reste toujours porteur de cette même quête du désir féminin, passe aujourd’hui dans un registre plus adouci, où la préoccupation première se pare d’un signifiant autre. Le végétal étend à présent ses ramifications sur l’ensemble de l’œuvre et offre à la femme une évocation plus subtile sans cesser une seule seconde de prononcer son nom. Ce renversement du végétal sur l’individu témoigne aussi d’une liberté intérieure nouvellement conquise, d’une désemprise du modèle humain sur la spontanéité de l’élaboration créatrice. Un besoin viscéral pointe d’alléger la charge identificatoire de la figuration et d’employer un discours moins frontal. Le résultat est un trait sûr, nerveux, dans une épuration de fond qui n’est pas sans évoquer les planches botaniques.

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Dans L’héautontimorouménos, une racine fertile produit des bulbes protéiformes aux évocations anatomiques et autophages. Devenant ce dont elle se nourrit, cette figure au féminin de la fleur carnivore scelle sa propre perte dans une hybridation qui lie ensemble ossements, insectes et végétal ; une métaphore à la lourde question d’être le bourreau de soi, dans l’enfermement d’une circulaire de besoins vitaux alimentée par l’auto destruction. Usant ainsi de l’analogie entre végétal et organique comme d’un vecteur de sens, Pascal Pillard retravaille l’humain jusqu’à y faire reprendre pleinement ses droits à la nature, à l’instinctuel. L’identité ne se livre plus aux lions en un sacrifice brutal et entier, elle erre… sur des terres plus tendres qui assourdissent le strident de son cri.

Cette dernière Oeuvre participe au troisième cabinet de curiosité de la galerie demeure DA-End, 17 rue  guénégaut 75006 Paris jusqu’au 20 juillet 2013

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Entretien avec l’artiste

-Parlez moi de votre démarche, comment définiriez vous votre œuvre ?
L’œuvre commence à peine à s’accorder à la démarche.
Des dessins, à la recherche d’une vérité qui n’existe plus, récupérer des rêves, des simulacres oniriques, créer des rituels à la recherche de pulsions primitives…
Pourquoi pas des sacrifices, en commençant par sacrifier sa propre vie à sa passion…
Ne pas se considérer comme un artiste mais un dessinateur, un conteur de Vie…
Je dessine, des petits dessins, des grands, j’écris, tout se mélange et prend forme, je ne suis sûr de rien, je me perds, je trouve une technique et je passe à une autre tout aussi rapidement.
Le trait s’échappe parfois, il prend la fuite et c’est lui qui me guide qui me dit quoi faire.
Le dessin est parfois maîtrisé et il dérape, comme si il trébuchait, essayait de reprendre le contrôle pour ne pas chuter, mais se retrouve dans une position ridicule.
Je suis sur la brèche, rejeté, aimé, peu importe, un élément dérangeant puisque explorant le champs des possibles, dangereux parfois, un pillard pour les uns, un sensible pour les autres.
L’œuvre ne doit pas être qu’un concept insignifiant. Une œuvre doit être un organisme vivant, riche de contradictions, chargée d’énergie, qui évolue constamment. Pourquoi pas un jour devenir autonome à la mort de son créateur ?
L’œuvre résulte de rencontres qui l’on faite grandir, mûrir.
Je pense avec mon cerveau, je vois avec mes yeux et je dessine avec ma main constituée de sang, de chaire, de muscle, d’os, de réseaux. Il ne peut exister de création sans une réelle implication physique du corps dans le dessin.

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-Vous créez avec une vraie réflexion sur le corps somatique, Pouvez vous développer ?
La somatisation, je connais bien. J’ai d’ailleurs réussi à faire travailler mon corps de façon  assez intéressante par la somatisation, que ça soit par des crises de tachycardie ou même  par des pelades…
Enfant, j’avais un problème de défenses immunitaires et mes parents qui ont cru me perdre un nombre incalculable de fois, n’avaient perdu confiance en la résistance de ce corps et je pense avoir absorber cette angoisse. Je connaissais bien le contexte hospitalier et je reste interpeller par ce corps  qui ne nous appartienne plus du tout  en un pareil endroit. Je me suis blessé la main dernièrement et c’est le principe même de faire confiance a l’accident qu’il soit plastique ou physique…pour qu’il puisse devenir source de création.
J’en ai tiré l’envie d’utiliser de la bétadine, liquide destiné a favoriser la guérison de ma main sur mes dessin, en projetant mon corps enduit sur un grand format pour produire des sortes d’ecchymoses sur papier…

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-Les sujets  sur le féminin et  la représentation du corps intérieur et extérieur ont ils une origine ?
A l’âge de cinq ans j’ai eu deux chocs visuels lorsque je suis tombé sur des planches d’anatomie et quasi simultanément sur une pile de playboy.
Les gens pensent que parce que le corps est ouvert, il  représente la souffrance alors que j’ai toujours cherché l’aspect poétique, même parmi les planches de Vésale ou les écorchés se tiennent la peau en prenant une pause antique, j’aime cette espèce de paradoxe surréaliste et poétique qui m’intéresse plus que l’aspect morbide.
En ce qui concerne mon rapport a la femme, Je pense qu’il représente aussi une quête. Ce qui est le plus intéressant c’est la séduction,la connaissance d’un corps, d’une peau, d’une âme. Le plaisir, le résultat d’un ébat nous mène immanquablement à une chute…

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-Votre conception du féminin ? si vous deviez formuler un idéal ?
Mon analyste m’a posé la même question de savoir ce que j’aimais chez la femme, elle voyait que toutes les femmes qui me plaisaient, avait en commun le fait de posséder une longue chevelure. Je lui ai répondu que ce qui m’intéressait vraiment, ce que j’aimais finalement chez les femmes était le fait qu’elles aient toutes une saveur différente, ce a quoi elle m’a répondu : bon appétit !

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-Votre représentation du masculin a beaucoup comporté d’autoportrait pourquoi ?
Cela répondait au besoin de travailler autant sur mon corps que sur  mon processus de création. C’est aussi un modèle que j’avais constamment avec moi, ce qui était bien pratique. Est ce du narcissisme? On me l’a beaucoup reproché. Je trouvais amusant de prendre ce corps qu’était le mien, de l’ouvrir et d’essayer de faire des mélanges. Il en sortait des femmes, il en sortait une multitude de choses complètement improbables dans un corps mais ce fut une étape nécessaire jusqu’au ressenti d’un certain aboutissement, afin de m’en détacher. Comme évoqué, je reviens actuellement sur l’auto portrait mais d’une façon informelle et plus viscérale avec les ecchymoses sur papier pour y laisser l’empreinte de mon corps, méconnaissable, ce qui rejoint la performance physique… La méthode n’est pas nouvelle, Klein en est l’instigateur bien connu, sauf que chez moi  cela n’a plus du tout le même sens puisque je ne vais pas garder l’empreinte en tant que telle. Ce qui m’intéresse est de partir de cette masse, de cette force et d’en tirer d’autres, de continuer le dessin sans savoir ou cela va me mener.

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-Quel est votre rapport à la nature ?

Je pense qu’il est basé sur l’infidélité…
La nature est une belle de jour et la ville une belle de nuit.
La lumière est importante pour la vie, pour l’envie, je la stocke pour me recharger comme tous les organismes vivants. Je ressens les analogies formelles si évidentes sur les planches d’anatomie entre le végétal et l’humain.
Puis quand viens le soir j’ai besoin de la ville de sentir qu’il y a encore une ébullition que ça continue, c’est un autre réseau… J’ai vraiment besoin des deux..
Puis tout se mélange très  tard la nuit ou tôt le matin dans les rêves.

-Quels sont les courants artistiques qui ont eu une incidence sur vous ?
Il n’y a pas eu de courant artistiques qui ont réellement changé mon œuvre, même si ceux qui traitent le corps aujourd’hui sont tous des fils de Bacon.
La culture est venue plus tard, la pulsion créatrice était hors contrôle, puisque viscérale.rencontre serieuse sur grasse

Vos carnets de croquis sont tout particulièrement aboutis et identitaires. Quelle place leur octroyez vous ?

C’est une quête pour moi de réussir à retrouver sur grand format la même liberté que dans les carnets de croquis. Je suis d’ailleurs rentré aux beaux arts uniquement avec mes carnets. Je n’avais rien d’autre ; pas de peinture ou de grands formats. j’avais juste une dizaine de carnets de croquis. Il est toujours délicat pour moi de les montrer il s’agit du plus intime, quelques phrases jetées parfois aussi accompagnent les esquisses, il n’y a aucune retenue. J’en ai toujours un sur moi et j’engage mes étudiants a y œuvrer chaque jour, c’est le meilleur exercice pour progresser. J’essaie toujours d’insister sur cette notion de carnet de bord, de voyage nomade. L’atelier constitue un espace presque trop muséal.
Mes carnets de croquis sont a la fois identitaires et porteur d’une certaine forme d’humilité. Déjà rien qu’a travers le format ,on ne peut pas se prendre au sérieux avec un carnet de croquis, ce n’est qu’une ébauche et il invite a y déposer un mélange de rêve, de réalité, de matière onirique qui permet d’en extraire un élixir d’une extrême pureté.
Mélange de créativité, de sentiments, d’émotions juxtaposés ils génèrent une forme d’addiction. Mon outil de prédilection est la pierre noire a l’huile. Sa mine est assez grasse mais  peut se tailler pour aller vers la précision du trait, elle donne de belles voluptés et a du répondant sans s’écraser sur le papier, de façon très subtile et intense a la fois. Les noirs obtenus sont d’une extrême profondeur et ne s’altèrent pas au contact de la main ni de la lumière. J’alterne mon dessin avec des feutres a pointes fines et des pinceaux ou je mèle des cartouches d’encre, ce qui me permet de bien appréhender les pleins et les déliés… et puis après… tout ce qui me tombe sous la main…
La matière minérale dans des tons vert de gris qui revient sur certaines séries devient une sorte de peau que j’applique et qui ressemble parfois a de la photo. Il y a tout un exercice tactile avec différentes nuances, d’une grande sensualité. Il s’agit d’un mélange de vernis, de colle, d’encre d’imprimerie, mis au point par accident, comme bien souvent.

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-A travers vos évolutions artistiques vers quoi tendez vous aujourd’hui ?
Je tend à aller le plus loin possible dans l’expérimentation, quite à perdre un peu les collectionneurs mais tout en restant dans une  vrai notion de plaisir jubilatoire. Quand une technique est trouvée et maitrisée les artistes ont souvent peur d’essayer autre chose redoutant que cela ne fonctionne plus. J’ai vraiment envie de pallier a ça, même si la liberté a un prix, que cela soit dans mes dessins ou mes écrits, ces derniers vont d’ailleurs prendre plus de place. Je pense aussi travailler le son, le mouvement, aller plus vers la performance, notamment par le biais du rêve, matière que j’utilise beaucoup dans ma psychanalyse lacanienne.

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-Lacan dit que l’intérieur du corps est impensable, insupportable a la psyché humaine, pourtant vous n’hésitez pas à l’exhiber de façon chirurgicale. Vous prenez toujours autant de risque?
Ca l’est aussi pour moi mais je souhaite aller au delà de ça, il s’agit de la conquête d’un territoire intérieur. Cela génère à l’œil qui regarde un blocage mais également une part d’excitation. Auparavant j’étais plutôt  dans la représentation  des viscères ou des os et ce que j’inclue maintenant me semble davantage  être une matière onirique,  psychique, complètement dématérialisée comme si j’essayais de mettre en évidence tous les fantasmes que l’on peut porter sur l’intérieur de ce corps .
Le corps, intermédiaire entre le dedans et le dehors permet à l’homme de s’ouvrir au monde, il est indissociable de l’esprit. Tirer parti de l’existence de son corps et des propres fonctions extérieures permet de prendre mieux conscience du monde. J’aime exalter cette ambivalence du corps et de l’esprit. On le retrouve souvent dans les titres de mes expositions personnelles, « Soul skin » ou encore « Les grandes âmes sont toujours inquiètes… »
Quand je suis arrivé aux beaux arts dans l’atelier de Velikovic j’ai commencé une série de monochrome rouge. j’en avais d’ailleurs partout sur les mains, sur les vêtements et j’ai vécu ainsi pendant trois ans imprégné dans cette couleur. C’était l’imagerie biomédicale contemporaine mais uniquement par le biais de monochrome un peu abstrait rouge, blanc. Je travaillais le rouge dans sa profondeur, cette obsession provient surement de la  réminiscence traumatique d’une flêche reçue dans l’œil lorsque j’étais enfant, je ne voyais plus rien d’autre alors qu’un voile rouge!
J’ai aussi envie dans le dessin d’appréhender une représentation universelle de l’humain et de la vie, un peu comme sur les planches d’anatomie. Tout le monde a tendance a se cacher derrière le tissu épidermique alors que si l’on ouvre quelqu’un, finalement, quelque soit sa culture, sa religion ou ses origines, a l’intérieur, il est invariablement rouge.

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