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Philippe Fabian  invite à le suivre à travers les méandres de ses voyages, dans les vastes métropoles internationales. Il tient depuis une dizaine d’années un journal photographique de paysages, notamment urbains.
Il a sélectionné dans ces images des détails d’immeubles de Paris, Berlin, New York ou Londres.
Dans le prolongement de ses oeuvres photographiques, déjà retravaillées  par traitement numérique, il pousse encore plus loin la quête plastique par un jeu de trame, une épure de composition maniant la saturation chromatique jusqu’à produire une complète abstraction picturale.
Ses clichés tirés sur papier, après un premier traitement sur ordinateur, vont être rehaussés  avec des médiums classiques de peintres, tels que l’acrylique gouachée, les pastels, les encres ou encore les pigments dilués à l’eau. Sensibilité et maîtrise technique se rejoignent ici. La main décrit des volutes gracieuses lorsque le pinceau ou la plume viennent caresser le papier, tandis qu’une rigueur mathématique habite l’artiste. Il aime utiliser des suites de nombres, comme la suite de Bonifaci, pour définir comment les couleurs doivent être déposées ou pour organiser l’espace de travail sur la toile.
Un dernier passage au scanner permettra de finaliser l’oeuvre et de l’éditer en cinq exemplaires.
Le résultat obtenu est d’une grande richesse dans sa complexité et d’une parfaite maîtrise structurale. S’érigent sur la toile de puissants volumes géométriques, aux angles nets et définis, que le flouté d’un balayage d’objectif vient adoucir. Les couleurs éclatantes, juxtaposées à des lignes de constructions très fortes procurent un plaisir esthétique stimulant, d’où émane avec puissance, la notion de mouvement. Le regard est happé par l’effet matière de la trame qui semble scintiller du fourmillement propre à la rythmique intense d’un coeur de ville. On reconnaît les voies de circulation du maillage urbain, le graphisme impérieux des bâtiments. Des vibrations toniques nous parcourent, électro cardiogramme sensible mesurant l’intensité humaine dans son potentiel énergétique. Ode à la pulsion de vie.

Ode à la perfection rigoriste de l’environnement maîtrisé, idéalisé…
De son sourire très doux, Philippe Fabian définit lui même son oeuvre, comme jubilatoire. Il a le souhait de produire une sorte de talisman qui protègerait et ferait du bien à l’oeil qui regarde.
L’intervention d’un dessin de précision à la plume, traçant un algorithme, vient enrichir une oeuvre pour un rendu plastique en contraste de pleins et de déliés. La finesse du trait s’opposant à la force d’aplats vifs surprend et ravit l’âme comme une dentelle technologique, ornement autant que labyrinthe, toute en délicatesse. Il permet également d’appréhender la notion  de bi-dimensionnalité, thématique centrale de l’artiste. Il a cette volonté d’agrandir le regard, offrant deux vues se juxtaposant au sein d’un même espace, l’une frontale l’autre en surplomb.
Cette idée fait écho par un procédé nouveau, à sa série photographique paysages simultanés  où, un élément pris à Amsterdam vient cohabiter avec un arrière plan londonien, dans un fantasme d’ubiquité. A travers ses paysages urbains, même si la présence humaine est gommée dans sa représentation, elle n’en demeure pas moins tangible.
« C’est l’homme qui façonne cet espace, finalement c’est même lui qui est le plus important dans mon oeuvre car, il est la seule chose qui soit totalement irremplaçable. Tout ce qui est construit peut être reconstruit, détruit… C’est ma façon de l’exprimer, même si je ne le représente pas de façon explicite. »
En perpétuelle expérimentation de sa vision résolument moderne, Philippe Fabian compte prolonger sa série de collages numériques par un travail  qui incorporerait sur ces mêmes toiles, de l’animation vidéo… Pour que la quête du mouvement prenne corps au delà du fantasme…

Philippe Fabian invites us to follow the path of his many journeys in major international cities. He began holding a photographic diary ten years ago, with mainly urban landscapes. From these images, he chose details of buildings in Paris, Berlin, New York and London. Although the photographs are digitally retouched, he pushes his plastic art even further, with interplaying frameworks and three-dimensional compositions; his chromatic saturation reaches the limits of pictorial abstraction. The photographs are first digitally processed and printed, after which they are enhanced with classic painting mediums like gouache and acrylic, pastels, ink and water-based pigments. His work is at the crossroads between sensitivity and technical expertise. The hand draws graceful volutes with delicate brush strokes, but the artist is also filled with mathematical precision. He uses number series to determine how the colors are arranged and the visual space is organized. His pieces are finalized with a scanner and five copies of each are produced. The final result is tremendously rich and complex, with a perfectly mastered structure. His images are filled with strong geometric volumes, and sharp, well-defined angles that are however softened with an out-of-focus lens. The vibrant colors juxtaposed with bold construction lines provide a stimulating esthetic pleasure, but also strongly suggest the idea of movement. The materiality of these frameworks is striking, and the intense rhythm of swarming metropolitan centers glistens through it. We recognize urban thoroughfares and imperiously graphic buildings. The viewer is filled with tonic vibrations and his pieces are like an ultrasensitive cardiogram that measures the energy potential of human intensity.

It is an ode to Eros, but also an ode to the rigorous perfection of an idealized and controlled environment. With a soft smile, Philippe Fabian describes his work as exhilarating. He would like to produce a talisman of sorts that would protect and soothe those who gaze at it. A pen-and-ink drawing, that outlines an algorithm, enhances the work with the finishing touch of downstrokes and upstrokes. Fine lines contrasting with brisk, flat surfaces surprise and delight the soul. This delicate digital lace is an ornament and maze at once. It also expresses two-dimensional space, a notion that is at the heart of the artist’s work. Fabian invites us to broaden our sight, with two images occupying the same space, one at the front plane and the other overhanging. This new technique is evocative of his photo series, “paysages simultanés”, where a shot taken in Amsterdam is set on a background image of London, in a ubiquitous fantasy. Even though his human figures are subdued, they are nonetheless tangible in these urban landscapes. “It is a manmade space in which man is the most important element, because it is the only thing that is irreplaceable. Constructions can always be reconstructed, deconstructed… This is my way of expressing it, although I only imply it”, says the artist. Philippe Fabian continuously experiments with his utterly modern vision and he plans to extend his digital collage series by integrating animations, giving life to movement and thus moving beyond fantasy.

Artist’s website rencontre seniors ajaccio